Les gens ont
tellement pris
l’habitude
de se marcher
les uns sur les autres
pour exister
que ça y est
maintenant
c’est entré dans le langage courant
ils disent :
sur Paris
« Tu habites sur Paris ? »
« on se verra quand je serai sur Paris »
alors qu’à moins
de se donner rendez-vous
sur un cheval
de carrousel
on ne dit pas
« sur Paris »
mais
« à Paris ».
Un jour
les chevaux de carrousel
se détacheront
des derniers manèges en ville
on les trouvera gisants
au bord des quais de Seine
ou dans les derniers rêves
ceux des lueurs de l’aube
et même s’il y avait
une sorte de vestiaire obligatoire
où il faudrait chausser des ballerines
avant de se retrouver
« sur » Paris
Ça craquerait de toutes parts n’est-ce pas ?
L’agressivité fleuve
Les périodes de la vie qui ne communiquent pas
Les deux versants de la rencontre
Et la beauté des choses
livrée à l’incompétence des gens.
Ton coeur est-il du bois
dont sont faits les chevaux de carrousel ?
Je m’en veux d’être si fragile parfois
Tout ce que l’on vit se détache de nous
encore pour un tour.
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