lundi 12 septembre 2016

Élysées tristes.

Quand tu rentres à 22h en descendant l’avenue
Des Champs-Elysées
Et que tu vois ce qu’ils en ont fait
Avenue immonde pleine d’immondices
De fric et de misère partout
Et de joie nulle part
Une idée du luxe vide et matérielle
Sans aucune poésie
Totalement livrée aux pétrodollars
À tous ces types dans leur pousse pousse criards
et dégueulasses
Qui se croient les rois de la fête
Et qui réservent à Paris le même sort
Que les radios ont réservé à la pop et à la chanson française
Vide puissance vide
Rien à en retenir
et que, te disant que Paris n’existe plus
Que c’est foutu
Tu te laisses tout de même envelopper
De l’autre côté du pont de la Concorde
Par le calme et la beauté du boulevard Saint-Germain
Auquel tu as donné
Tant de fois depuis tes 19 ans
Ton souffle
Ton coeur
Ton âme.

My own private black swan

I had my no sleep face for breakfast
Spoons tournament and black coffee
The lady told me about a picture
I took three years ago
Of her and a french actor she liked.
She thanked me again and again,
- starting on the boiled egg machine,
checking the level of the waffle mixture -
like I was an important part of the whole picture
although I wasn’t on it.
I was polite and smily but my heart
was full of clouds and fresh memories
you can’t capture with a camera.
Would you like anything to eat ? she said,
in the empty place filled by dawn
No thank you, I replied, I had
my no sleep face for breakfast.
All was quiet and quiver anyway
since the day before this one
I was expecting something
Sweet and spectacular.
Something
sweet
and spectacular,
Like two hands dying to meet again
By surprise
In the dark.

dimanche 11 septembre 2016

Jamiroquaï

Hier soir entre deux verres
Cocktails affreux et sucrés dont je n’ai retenu 
Que la composante : Vodka
Elle m’expliquait comment 
Selon elle
Je devrais faire pour obtenir davantage de notoriété
De pouvoir, que chacun de mes projets se fasse
Plus facilement, reçoive des sous, des subventions,
Que les producteurs soient toujours avides
D’un de mes scripts ou d’une de mes idées
Que les directeurs artistiques défendent mon texte jusqu’au bout
Même s’il est très bon
Et blablabla
Et tout d’un coup je lui dis : Jamiroquai.
Pardon?
Oui, Jamiroquai. Il en a eu
De l’attraction et de la notoriété
Et aujourd’hui tout le monde s’en tape
De Jamiroquai.
Tiens, depuis combien de temps n’as-tu pas entendu le mot :
Jamiroquai.
Elle m’a regardé,
Comme on regarde les êtres qui vous procurent un léger malaise
Avec une sorte de peur
et de fascination mêlée
Peut-être qu’elle se demandait
Quelle touche je pourrais avoir
Avec les étranges chapeaux que portait
Le chanteur de Jamiroquai
Et peut-être même qu’elle allait me dire comment faire
Pour que je puisse facilement me procurer
Ce genre de chapeaux
Et aussi qu’elle s’imaginait sortir à mon bras
Le jeudi soir - qu’elle préfère au samedi soir, pour sortir -
Elle, dans sa petite robe affriolante,
Et moi, avec le chapeau de Jamiroquai
Sur la tête
Mais elle a vu quelqu’un qui travaille avec Christophe Maé
Et m’a planté là
Pour aller lui parler.

samedi 10 septembre 2016

Fifteen subway stops from the hill

She was standing at the bottom of Odette’s restaurant
Five fireworks of feelings collide with me at the same time :
A Meteor of elegance, 
A sad sample of paradise,
A hunt injury far from the hounds, 
The scattered beads of desire,
And the deep gash of tenderness.
I was wondering where she went when she left the place
Is there anybody out there for her ?
Across the bridge,
In the Muslim quarter with the dummy heron
Or at a distance of fifteen subway stops from the hill
Is there anybody smiling in her thoughts
And calls her pure beauty
When I am standing there
At the bottom of nowhere.

vendredi 9 septembre 2016

En soirée / Foutre le camp

Quand
En soirée
L'un des types de la boîte
Te prend en aparté pour te dire
Que dorénavant le fumoir
Se situera dans la salle à côté de l'entrée
Alors que tu ne fumes plus
Depuis 1999
Il est temps
De foutre le camp.