Quand une chanteuse insiste,
mais réellement insiste
- oh on peut bien se marrer, même dans un poème -
pour travailler avec moi,
et que je me tape un rendez-vous
en présence de son manager à l’autre bout de Paris
et que je m’entends marteler : "Surtout pas de chanson d’amour",
je pense toujours à Amy Winehouse,
et j’ai envie de répondre à cette fille :
« Tu crois qu’elle parle de quoi, Amy, dans ses chansons ?
Dans Back to black, dans Love is a losing game, dans Tears dry on their own,
oui, de quoi ? dis-moi ?
et toi qui n’atteindras sans doute jamais
ni la notoriété ni la force d’attraction
pas plus que la puissance intimiste
d’Amy Winehouse
tu me fais traverser Paris pour me dire :
Surtout pas de chanson d’amour.
Mais, voyons, reste dans ta misère,
et ne m’inclue pas dans tes vains désastres
De toute façon, tout n’est qu’une chanson d’amour
et la conquête de l’ouest
et la possession de l’autre jusqu’à la perte de soi
et le dernier souffle comme le premier soupir
Puisque seule une chanson d’amour
permet de se tenir
au-dessus
de la fatigue de tout.